Projet de loi 130 : contrôle ministériel absolu au menu

Montréal, le 9 décembre 2016 — CNW/Telbec — La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) tient, en réaction à la présentation du projet de loi no 130 et des dispositions ayant trait aux nominations médicales et à l’octroi de privilèges en établissement, à dénoncer cette nouvelle initiative gouvernementale qui repose sur de fausses prémisses et qui, en soi, ne réglera aucun véritable problème. C’est d’autant plus vrai que les dispositions législatives actuelles offrent déjà aux établissements des options leur permettant d’agir afin que l’offre de services médicaux, quand les ressources professionnelles et financières sont disponibles, corresponde à celle qui est souhaitée.   Malheureusement, force est de constater que la politique spectacle et la soif de contrôle du ministre semblent l’emporter sur tout le reste.

« Il est manifeste que le projet de loi no 130, sur le plan de l’organisation clinique, apportera principalement de l’incertitude, du découragement et de l’arbitraire là où, généralement, l’engagement, le gros bon sens et la collaboration prévalent.  D’ailleurs personne ne souhaite davantage que les médecins de famille une amélioration de l’accès aux consultations spécialisées, à titre d’exemple. Mais en quoi diminuer le rôle des conseils de médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) en concentrant pratiquement tous les pouvoirs dans les mains des conseils d’administration des établissements et du ministère de la Santé va-t-il améliorer les choses ?  Pourquoi mettre en opposition médecins et gestionnaires au lieu de miser sur le travail collaboratif ? », s’interroge le Dr Louis Godin, président de la FMOQ.

De plus, la FMOQ tient particulièrement à dénoncer le contenu de l’article 7 du projet de loi qui a pour but de rendre légale une pratique ministérielle immorale et contre-productive, soit de rendre conditionnel à l’octroi de privilèges en établissement le respect de certaines obligations hors établissement comme la prise en charge et le suivi de patients. On parle pourtant la plupart du temps de deux types de pratique médicale demandant une expertise différente, dans deux milieux distincts et souvent aucunement liés.  Avec cette mesure, le gouvernement tente de légitimer une tentative de contrôle pratiquement totale de la pratique des médecins de famille québécois, tentative qui risque de priver trop souvent nos établissements et nos concitoyens de médecins motivés et dévoués qui souhaitent offrir des types de soins spécifiques.

 « Dans le contexte actuel, où les médecins de famille du Québec s’investissent comme jamais afin d’améliorer de façon notable l’accès aux soins, il est malheureux que le ministre de la Santé s’entête dans une logique de confrontation et privilégie l’intimidation et la coercition à la collaboration.  Ces multiples projets de loi tous azimuts visant la profession médicale, et dont nous apprenons le contenu via les médias, n’ont à ce jour servi qu’à décourager les plus dévoués et à semer le chaos un peu partout dans le réseau.  Et cela est bien triste, surtout dans un contexte où personne ne peut remettre en question la volonté des médecins de famille québécois de toujours en faire en plus et d’être de plus en plus accessibles.  La prise en charge d’un million de nouveaux patients au cours des cinq dernières années en est une preuve éloquente à elle seule  »,  a conclu le Dr Godin.

Syndicat professionnel représentant l'ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte plus de 8800 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org

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Source : Fédération des médecins omnipraticiens du Québec
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