Résidence en médecine familiale : près de 100 postes toujours vacants au Québec

Montréal, le 23 mars 2023 - Les résultats du premier tour de jumelage pour les futurs médecins (par rapport à leur choix de résidence) ont été dévoilés cette semaine par le service canadien de jumelage des résidents, mieux connu sous son acronyme, le CARMS. Et malheureusement les résultats annoncés sont encore une fois extrêmement décevants pour la médecine familiale, puisqu’on parle de 99 postes de résidents en médecine de famille demeurés vacants au Québec à l’issue de ce premier tour.  Près de 90 % de l’ensemble des postes de résidence en médecine non comblés dans la province le sont d’ailleurs en médecine familiale, puisque seulement 12 postes de résidents en médecine spécialisée demeurent vacants à ce jour à titre comparatif.

 « Le déficit d’attractivité de la médecine familiale auprès de la relève médicale a des conséquences énormes. Chaque poste de formation non comblé nous prive potentiellement d’un médecin de famille pour les 30 prochaine années ! Multipliez ce chiffre par 525 par exemple, soit de manière réaliste le nombre prévisible de postes de formation en médecine de famille qui auront été laissé vacants depuis 2013 au Québec à la suite du second tour du CARMS, et on peut alors mesurer la tragédie collective que cela représente. D’autant plus qu’avec une pénurie effective de plus de 1000 médecins de famille, le Québec n’a vraiment pas les moyens de se mettre la tête dans le sable et de ne pas s’attaquer au déficit d’attractivité chronique qui affecte la médecine familiale », a déclaré le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Marc-André Amyot.  

Alors que près de 20 % des postes offerts pour se spécialiser en médecine familiale dans les quatre facultés de médecine de la province demeurent vacants, c’est l’ensemble de la société québécoise qui doit se sentir interpelée pour enfin valoriser la médecine familiale au Québec. Demeurer silencieux et préconiser le statu quo ne peut que nous mener dans un mur quand on considère l’immensité des besoins sur le terrain. Clairement, la lourdeur administrative, la surcharge de travail, le soutien d’autres professionnels en première ligne qui tarde à arriver, le discours dénigrant véhiculé pendant trop longtemps par certains, les contraintes à l’installation en pratique (PREM/AMP) et les écarts de rémunération avec les autres spécialités médicales ont des conséquences négatives qui perdurent et qui parlent d’elles-mêmes.

« Tous les acteurs concernés de près ou de loin, soit les élus, le ministère de la Santé (MSSS), les universités, notre ordre professionnel, les médecins en exercice, tous ceux qui naviguent dans l’univers médical et même l’ensemble de la population quelque part, ont plus que jamais le devoir de contribuer à la valorisation de la médecine familiale. Il faut agir de manière urgente pour redonner à la médecine familiale ses lettres de noblesse et en faire une profession attractive.  La Fédération de son côté est résolument en mode action et à pied d’œuvre depuis un certain temps à cet égard. Elle a déjà proposé de nombreuses pistes pour changer le cours des choses et améliorer l’attractivité de notre spécialité polyvalente et unique. Il en revient maintenant aux autres acteurs du réseau de la santé, notamment au MSSS, qui s’était engagé à mettre en place des mesures pour valoriser la médecine familiale dans notre récente Entente pour améliorer l’accessibilité, de mettre la main à la pâte et de nous accompagner dans ce grand chantier », a conclu le Dr Amyot.

Syndicat professionnel représentant l’ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte 10 000 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org

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Source : Courriel : presse@fmoq.org | Tél. : 514 878-9160

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