Chers collègues,
La Fédération a pris connaissance du
projet de loi 11 dès qu’il a été déposé jeudi matin. Soyez tous et toutes assurés qu’elle en a fait l’analyse appropriée, sous tous les angles qu’il convient de considérer en pareilles circonstances.
Ce projet de loi contient pour l’essentiel des modifications à la malheureuse loi 20 jadis parrainée par l’ex-ministre Barrette. Son dépôt envoie un mauvais message aux médecins omnipraticiens. Il était mal avisé, nullement nécessaire et ne peut être que contre-productif, selon nous. Nous avons toujours été en désaccord avec l’approche coercitive et contraignante de la loi 20, et nos principes n’ont pas changé depuis. Peu importe le numéro du projet de loi, la Fédération s’opposera au recours à une loi coercitive pour régler le problème multifactoriel de l’accès à un médecin de famille. Nous prendrons tous les moyens nécessaires pour nous opposer à une telle loi.
Il faut toutefois souligner que, pour l’instant, ce n'est encore qu’un projet de loi. Selon le contenu final et la teneur des règlements qui pourraient être adoptés, la Fédération tient à informer tous ses membres qu’elle se prépare à toute éventualité, y compris sur le plan juridique avec l’aide de nos procureurs de chez Langlois avocats.
Dans l’immédiat, comme elle croit qu’il s'agit de son devoir, la Fédération demeure disponible pour négocier avec le gouvernement des modalités incitatives (à adhésion volontaire) pour favoriser l’accès rapide, notamment des patients orphelins, aux soins de première ligne dont nos concitoyens ont besoin, dans le respect bien sûr de la charge de travail et de l’environnement professionnel actuel des médecins de famille. À nos yeux, il est cependant clair que l’État devra comprendre et convenir, à terme, que cet accès ne pourra pas reposer uniquement sur les épaules des médecins omnipraticiens.
Le président,
Louis Godin, m.d.