Mot du président

Le 15 décembre 2021

Chers collègues,

Ce week-end, à l’occasion du conseil général de la FMOQ, vos délégués ont élu un nouveau conseil d’administration et m’ont accueilli comme président. Je tiens d’ailleurs à féliciter les administrateurs élus et à remercier tous ceux qui se sont portés candidats. Notre organisation est bien vivante et saura se renouveler pour passer à travers toutes les tempêtes. Au cours de nos mandats respectifs, nous agirons avec combativité, rigueur, collégialité et ouverture, toujours dans l’intérêt des médecins omnipraticiens québécois, que nous représentons avec grande fierté.

L’automne a été éprouvant à bien des égards. Les propos extrêmement regrettables tenus par le premier ministre et son gouvernement ont mené à un sentiment d’indignation, voire de colère chez les membres, dont vous et moi faisons partie. Ces attaques envers notre profession provoquent du découragement sur le terrain, surtout au milieu d’une crise sanitaire sans précédent, où les médecins de famille sont de tous les combats. Pour l’avenir, ce sera tolérance zéro à l’égard de propos dégradants, discriminatoires ou intimidants que pourrait tenir le gouvernement ou tout autre individu ou organisme. Nous méritons respect et reconnaissance et nous devons éprouver, ensemble, un sentiment de dignité dans l’exercice de notre pratique.

Le gouvernement a récemment repris le dialogue avec la Fédération après des semaines de silence. Le ton utilisé, je vous le confirme, est beaucoup plus adéquat et respectueux. Pour notre part, s’il a clairement été énoncé que les médecins de famille ne sont pas les responsables de la dérive actuelle du réseau de la santé et de la pression qui s’est exacerbée avec la pandémie, nous nous devons, en tant qu’organisation professionnelle syndicale, de faire preuve d’empathie envers nos concitoyens en attente d’un accès à un médecin de famille et de prendre part aux discussions avec sérieux. Si nous ne pouvons pas être la seule solution à l’amélioration de l’accès à la première ligne, nous devons assurément en faire partie.

Dans nos échanges, nous demeurons fermes sur nos intentions : nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement à la hauteur de nos capacités respectives de soigner et dans le respect de notre autonomie, mais refusons catégoriquement toute mesure coercitive, discriminatoire ou pénalisante envers les médecins de famille. Oui à l’action et à la collaboration; non à la surveillance et à la coercition.

Je me permets ici de soulever qu’un enjeu de solidarité important existe et nous concerne tous. Je comprends que le contexte est difficile et démotivant, tant pour nous qui sommes déjà en pratique que pour la relève en médecine qui risque d’être trop peu intéressée à joindre nos rangs avec un tel discours gouvernemental. Cela exprimé, nous avons avantage à nous serrer les coudes et à affronter ces évènements en groupe.

Entre septembre et novembre, les représentants de la FMOQ ont effectué la tournée des assemblées générales annuelles des différentes associations affiliées. À ces occasions, nous avons eu l’occasion d’échanger avec des centaines de membres et d’entendre les réalités du terrain, ainsi que les différentes pistes de solution entrevues. Qui plus est, à brève échéance, nous mettrons tout en œuvre pour être davantage en lien avec vous et rien n’est exclu pour que les membres puissent bénéficier de forums d’expression adéquats.

En ce sens, je vous informe qu’une consultation est en cours d’élaboration. Celle-ci émanera du travail rigoureux de deux précieux comités à la FMOQ, soit le Comité sur la santé et le bien-être des médecins et le Comité sur les difficultés de la première ligne. Nous vous soumettrons cette consultation en ligne dès le retour de la période des Fêtes. Ensemble, les membres de partout au Québec, les délégués régionaux, le conseil d’administration de la FMOQ, nous avons quelque chose d’important à rebâtir pour l’avenir de notre profession et je souhaite le faire à vos côtés dans un esprit constructif et un climat davantage positif.

Ensemble, n’ayons pas peur de nous réinventer, d’affronter les défis actuels et de revaloriser la médecine familiale à sa juste valeur.

Marc-André Amyot, M.D.
Président de la FMOQ