Suspension du boycottage de l’enseignement :
Un geste de responsabilité collective

Chères et chers collègues,

La FMOQ a entendu l’appel lancé ce matin par le chef du Parti libéral du Québec, M. Pablo Rodriguez, et a accepté de suspendre le boycottage de l’enseignement aux étudiants en médecine. En levant le boycottage de l’enseignement, rappelons que le gouvernement n’a plus de raison légitime d’adopter urgemment une loi spéciale, ni sur les moyens de pression, ni sur l’adoption précipitée du projet de loi 106, une loi qui ne pourrait pas s’appliquer avant des mois encore.

Cette décision, sachez-le, ne traduit en rien un abandon de nos revendications, ni un relâchement de notre mobilisation. Elle découle d’un devoir de responsabilité envers la population, les étudiants en médecine et la profession — dans un contexte où le gouvernement s’apprête à adopter une loi spéciale sans dialogue.

Mais rappelons-nous : adopter une loi n’en signifie pas l’application immédiate. Il existe encore des étapes, des leviers et des recours possibles pour défendre la profession et préserver vos droits, et surtout la qualité des soins que vous prodiguez à vos patients. À cet égard, la FMOQ demande donc toujours, en vertu de la résolution adoptée le 4 octobre dernier par les 150 délégués de la FMOQ, l’intervention d’un arbitre indépendant au dossier en cas d’échec d’une véritable négociation réalisée de bonne foi.

Depuis le début, votre Fédération tient à agir avec courage, cohérence et cette bonne foi qui nous caractérise, en cherchant à éviter que la coercition ne remplace la négociation. Les médecins de famille et leur Fédération ont toujours démontré leur engagement pour le bien des patients et pour la défense d’une première ligne forte, stable et humaine, tenue par des médecins de famille dont on prend aussi soin.

Nous savons que cette décision suscite en ce moment de la surprise, de l’incompréhension et de la colère. Nous la recevons et nous la comprenons. Rappelons toutefois que cette décision vise avant tout à protéger la profession et surtout, à maintenir ouverte la possibilité d’une entente juste et durable, plutôt que de laisser le gouvernement forcer la main de tout le monde à la hâte.

Enfin, et surtout, vous aurez le dernier mot sur toute offre finale ou entente-cadre, comme nous vous l’avons toujours promis. Et c’est ce que nous ferons. Dans les prochains jours, l’offre « finale » du gouvernement sera officiellement soumise au vote de tous les membres de la FMOQ habilités* à voter. Comme toujours, ce sont les médecins de famille eux-mêmes qui décideront de la suite des choses, et non la FMOQ.

Les prochaines étapes seront franchies avec la même rigueur, la même transparence et le même respect — envers vous, envers les étudiants en médecine, qui sont vos futurs collègues, et envers la population. Aux médecins de famille œuvrant en GMF-U, nous vous invitons à planifier la reprise de l’enseignement aux externes dès que possible.

La FMOQ demeure unie derrière les médecins de famille, mobilisée, et surtout lucide : notre objectif fondamental demeure inchangé — assurer un accès digne et humain aux soins, tout en préservant les conditions permettant aux médecins de famille d’exercer leur métier avec fierté, et surtout, en refusant net toute avenue susceptible d’éteindre la flamme en eux.

On ne lâchera rien.
C’est notre promesse.
C’est la promesse que, moi, Docteures et Docteurs, je vous fais.

Solidairement,

D^r Marc-André Amyot
Président-directeur général

* Habilité à voter :

1. être membre de l'une des 18 associations régionales ou sectorielle (CLSC) affiliées à la FMOQ ;
2. avoir acquitté sa cotisation en entier au moins une fois au cours des deux dernières années ;
3. avoir un profil FMOQ sur mon.fmoq.org.