Les médecins de famille en moyens de pression

Malgré l’engagement récent et public du gouvernement d’adopter un ton plus constructif dans ses négociations, aucun véritable changement d’approche n’a depuis été constaté par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ). Le gouvernement de la CAQ n'hésite pas à appuyer ses propos et ses « solutions » sur des vérités alternatives plutôt que sur des faits, allant jusqu’à inclure les médecins de famille en congé de maternité, en congé de maladie et à la retraite totale ou partielle pour faire croire à la population que le tiers des médecins de famille pourrait travailler davantage. Pourtant, l'étude signée par les HEC, que le gouvernement invoque fréquemment, a confirmé que les médecins de famille travaillaient déjà plus que la moyenne des travailleurs québécois.

C’est pourquoi, vendredi dernier, la FMOQ a déposé devant la Cour supérieure du Québec une demande introductive d’instance pour négociation de mauvaise foi.
 
Dans la foulée, la Fédération annonce aujourd’hui le déclenchement progressif de moyens de pression. Dès maintenant, les médecins de famille œuvrant dans le système public sont appelés à cesser toute participation aux activités médico-administratives (DTMF — sauf équipes gérant le GAMF —, CMDP, etc.), à l’exception des suivantes puisqu'elles impacteraient directement les patients :

  • Réunions interprofessionnelles liées aux soins directs aux patients
  • Conception des listes de garde
  • Discussions de dossiers patients
  • Formulaires au service des patients (SAAQ, CNESST, etc.)

Concernant le Dossier Santé Numérique (DSN), ainsi que tout projet ou activité médico-administrative sans rémunération prévue ou garantie, la FMOQ rappelle aux médecins de famille de refuser d’y participer pour le moment.
 
La direction de la Fédération rencontrera les hautes instances gouvernementales ce mercredi 17 septembre. Si cette rencontre ne témoigne pas d’une réelle bonne foi et s’avère infructueuse, la FMOQ évaluera alors la possibilité de demander aux médecins de famille de cesser toute activité d’enseignement et de supervision auprès des étudiants en médecine au niveau pré-clinique et à l’externat. Dans l’intervalle, nous réitérons l’importance de ne pas pallier les absences des médecins spécialistes dans les activités d’enseignement, à la suite des moyens de pression déjà en cours à la FMSQ.
 
Ces décisions, adoptées à majorité par nos instances décisionnelles composées de médecins de famille actifs, traduisent un large consensus de terrain. Elles reflètent d’abord et avant tout la volonté des médecins de famille d’assurer à la population un accès réel et durable aux soins, mais aussi la détermination de la profession à défendre la médecine de famille et à protéger l’avenir de notre réseau de santé.